Ancien footballeur congolais, Valdo Munyampala nous a fait découvrir son parcours académique et professionnel, aujourd’hui marié et père de trois garçons. Un parcours sportif inspirant et forçant l’administration; cet amateur du ballon rond nous a plongé dans son monde dès ses débuts, ses premiers pas dans le football, jusqu’à la fin de sa carrière et sa vie actuelle.
Le début de sa carrière remonte à Lemba, avec le coach Mundambi, son tout premier encadreur en football, dans la catégorie des cadets. En juniors, il fréquentait des aînés et joueurs de renom tels que Jean-Jacques Yemweni. C’était au sein du club FC Volcan, où il a appris les bases du football : le contrôle, la technique et bien d’autres fondamentaux, toujours sous la supervision du coach Mundambi. L’un des meilleurs encadreurs qu’il a connu.

Valdo a chaussé ses premières bottines en troisième division de l’Entente de LIPOPO avec le club FC Juvénile, dont le président était M. Bovic. C’est lui qui a donné cette première chance dans le monde du football à Valdo.
Par la suite, M. Adélard Muabi a racheté les deux clubs — FC Volcan et FC Juvénile — et de cette fusion est né Juvénile Football Club. Président Adélard Muabi. C’était un dirigeant très ambitieux. Sous sa direction, l’équipe est passée de la 3e division à la 1ère division de l’Entente de LIPOPO, avec un objectif clair : viser le titre et bousculer la hiérarchie.
À l’époque, Munyampala n’avait que 15 ans, mais très talentueux. Ils ont affronté des clubs très expérimentés comme Sapatra, Jeunesse Sportive de Matete, AJ Vainqueur, JS Livulu, Etomat, Canon, FC Système, Olympique de Livulu, et bien d’autres.
Pour cette première saison en D1 LIPOPO, c’est JS Matete qui a été sacré champion, et Juvénile FC a terminé à la 2e place. La saison suivante, Munyampala et ses coéquipiers ont remporté le championnat. L’équipe s’attendait à monter à l’EPFKIN, mais c’est à ce moment-là qu’a été créée la division intermédiaire, en 1997-1998.
Valdo joue uniquement la phase aller de cette saison, car il a dû arrêter le football pour se concentrer sur ses études, conformément au souhait de ses parents.
Du ballon rond et rigueur des études

Après une pause imposée pour ses études, Valdo Munyampala n’a pas mis longtemps pour retrouver le chemin des terrains. Diplôme en poche, il reprend avec Union Bilombe, où il évolue durant deux saisons dans le championnat d’élite de Kinshasa, avant de retourner dans son club de cœur : Juvénile FC.
Très vite, son talent technique fait l’unanimité.
Les supporters eux-mêmes commencent à réclamer son transfert vers un club plus ambitieux. Une anecdote reste marquante : lors d’un match amical contre AJEB, alors qu’il débute comme avant-centre à la place de son jeune frère, Pompom Manyanga, sa prestation impressionne le coach russe Serguey, qui cherche aussitôt à le recruter. Mais Valdo croule déjà sous les invitations.
Il tente alors l’aventure au DCMP. Retenu, mais isolé et peu soutenu, il ne s’épanouit pas. C’est finalement le coach Pathy Lokose qui l’oriente vers l’AS V.Club. À l’issue des tests, il est directement intégré à l’équipe.

Il évolue chez les Dauphins Noirs durant la saison 2001-2003 aux côtés de noms comme Cyril Mubiala, Ngalamulume, Mazowa, Jeff Tutuana, Manyanga, Issa Mulimbi, Kitondo Dans, Roum Matumona, Thierry Bolongo et Dibue. Sous les ordres de plusieurs entraîneurs dont Lokose, Albert Kambala, le Hollandais Koopman, Albert Diwala et Guillaume Ilunga, il poursuit sa carrière tout en finalisant ses études supérieures, grâce au soutien de figures comme Papa Nyombi et le président Youssouf.
Avec V.Club, Valdo remporte le championnat de l’EPFKIN et la Linafoot en 2003. Après V.Club, il va poursuivre sa carrière au Sporting Club Inter, du président Mundabi Fall Bob, où il jouera encore deux saisons pleines.
Une fin de carrière pensée et assumée
Après son passage au Sporting Club Inter, Valdo Munyampala tente une aventure à l’étranger. Il s’envole pour Kabinda en Angola, où il passe six mois. Malheureusement, aucun contrat n’est conclu. Il retourne alors à Kinshasa, d’où il repart, cette fois pour le Yémen. Il y joue pendant six mois, avant de prendre une décision mûrement réfléchie : mettre un terme à sa carrière de footballeur.
« Ce n’était pas une décision facile, mais elle était nécessaire. J’ai voulu me concentrer sur ma reconversion, pas comme entraîneur, mais dans le domaine de ma formation », confie-t-il. Ingénieur de formation, Valdo choisit alors d’intégrer le monde professionnel, dans une entreprise locale.
Si sa carrière sur le terrain s’est arrêtée, sa passion pour le football, elle, reste intacte. Grand admirateur du jeu à l’international, il cite ses joueurs préférés : Michel Platini, Roberto Baggio, Alessandro Del Piero, Enzo Francescoli, Dragan Stojković, Gheorghe Hagi, Zico, Maradona, Lothar Matthäus, Thomas Hässler et Michael Laudrup. Au pays, il garde un respect particulier pour Santos Muntubile, « un joueur au talent exceptionnel, surtout dans sa manière de dribbler », se souvient-il avec admiration.
Le vrai spectacle c’était le talent: Valdo Munyampala entre passion et lucidité !
Pour Valdo Munyampala, le football congolais d’hier offrait un vrai spectacle. Ce n’était pas seulement l’ambiance dans les gradins, c’était le talent sur le terrain. À chaque match, il y avait de la magie.
Tout au long de sa carrière, il a livré des matchs de haute intensité contre des géants du football national comme le TP Mazembe, le DCMP, le FC Lupopo, l’AS Dragons Bilima, Sanga Balende ou encore l’AS Bantous.
« C’est difficile de choisir un seul match comme le meilleur de ma carrière. J’en ai joué beaucoup à un bon niveau. »
À un moment, il a même intégré la sélection nationale : « J’ai été présélectionné avec les Léopards Espoirs, mais j’ai préféré me retirer à cause d’un manque flagrant d’organisation. »
Aujourd’hui, l’ancien joueur appelle les autorités sportives à redoubler d’efforts : « Il faut que l’État améliore la structuration du football. Sans une organisation sérieuse, on aura du mal à progresser. »
S’il a quitté les terrains, la passion reste vive : « J’aime toujours le football… et aussi la musique », conclut-il avec le sourire.
F. Tule
